L’ABC d’une casquette écologique
L’industrie de la mode a une mauvaise réputation – de la fast fashion aux ateliers clandestins (sweatshops), nous avons tous vu les scandales dans les nouvelles. Si la casquette est un accessoire tendance, c’est aussi un prolongement de son identité – c’est, après tout, la première chose que l’on remarque sur quelqu’un. Cependant, ce ne sont pas toutes les casquettes qui sont créées de la même manière, et lorsqu’il s’agit de développement durable, les écarts sont flagrants.
Heureusement, il existe des options à porter qui respectent l’environnement. Pour faire un choix éclairé et respectueux de l’environnement, explorons deux éléments essentiels en lien avec la fabrication d’une casquette écologique : les matières premières et les certifications garantissant une chaîne d’approvisionnement responsable.
En un coup d'œil
Matériaux
Une casquette typique contient quatre éléments principaux : la couronne, la décoration, la visière et la fermeture, chacun étant fabriqué avec des matériaux différents. Examinons les avantages et les inconvénients des options disponibles.
La couronne
Le corps principal de la casquette, la couronne, est constitué de panneaux cousus ensemble. La plupart des couvre-chefs comportent 5 ou 6 panneaux, que l’on peut identifier en observant les coutures. La forme et le nombre de panneaux influencent indéniablement la coupe de la casquette. Quant au tissu lui-même, les plus populaires sont le coton et le polyester, et parfois même un mélange des deux.
Pour un look quotidien plus décontracté, une casquette en coton suffira, avec l’avantage supplémentaire d’être une fibre naturelle.
En revanche, le polyester est une matière synthétique fabriquée à partir du pétrole et connue pour être à l’origine de microplastiques, en particulier lors du lavage. Malgré ces inconvénients environnementaux, il reste la matière de choix pour les vêtements de sport, ainsi que pour notre casquette PRFO, en raison de sa légèreté et de ses propriétés favorisant l’évacuation de l’humidité.
Au final, c’est au consommateur de choisir en fonction de l’utilité et de ses valeurs – il suffit de vérifier l’étiquette intérieure de la casquette pour connaître le tissu utilisé.
La décoration
C’est probablement l’élément de la casquette qui attire le plus l’attention, car elle laisse place à la créativité. Pour un designer, une casquette vierge est une toile, une occasion de communiquer un message, qu’il s’agisse d’utiliser le logo de la marque ou d’aller plus loin avec un design unique. Cela dit, la manière dont cet art est ajouté à la casquette est très importante pour une utilisation à long terme. En général, il existe quatre types de décorations : la broderie, l’impression, les éléments collés et les éléments cousus.
Les éléments brodés et cousus, tels que les écussons en cuir ou les étiquettes, sont les plus durables, car ils ont été mis en place à l’aide d’une aiguille et d’un fil tissé dans le tissu. Si elles sont bien exécutées, ces méthodes de décoration ont tendance à durer tout au long du cycle de vie de la casquette. Ce sont les mêmes méthodes infaillibles que nous utilisons pour nos casquettes et qui sont couvertes par notre garantie à vie.
Quant aux motifs imprimés ou aux écussons collés à l’aide d’adhésifs chauffés, ils seront les premiers à se fissurer ou à se décoller, en particulier lors des lavages à haute température.
La visière
La visière, qui protège le visage du soleil, doit être fabriquée avec une matière qui présente une certaine rigidité avant d’être recouverte de tissu. Méconnu de plusieurs, la visière est généralement composée de plastique. Si certaines casquettes sont fabriquées avec des tissus naturels tels que le coton, la visière en plastique pose un problème : à la fin du cycle de vie de la casquette, le coton se décompose naturellement, laissant derrière lui la visière en plastique. Certains seront tentés de le remplacer par du carton, mais cela ouvre la porte à d’autres problèmes : manque de flexibilité, entraînant une fissure de la visière, et impossible de la laver sans l’abîmer.
Chez Whelk, nous avons étudié ce problème et trouvé une solution innovante, celle de la visière biodégradable Blutech. Cette solution innovante offre la même flexibilité que les visières en plastique traditionnelles, mais elle se décompose naturellement à la fin de son cycle de vie. Comment cela se passe-t-il ? Les bactéries présentes dans la décharge mangeront la visière et la transformeront en éléments naturels (eau, gaz et terre). Le plus intéressant, c’est que la visière ne se décompose pas pendant son utilisation, car la concentration de bactéries n’est pas assez élevée. Cela implique qu’elle peut être mise dans la machine à laver ou même laissée dans votre placard pendant des années sans se décomposer – c’est le meilleur des deux mondes.
Certaines marques de sport proposent des casquettes légères en utilisant des tissus synthétiques avec une visière en mousse. Cette solution convient aux sportifs et aux voyageurs en raison de sa compressibilité et de son poids, mais, comme pour la visière en plastique, ces matériaux sont nocifs pour l’environnement.
Fermeture arrière
La plupart des casquettes ont une attache ajustable à l’arrière, ce qui leur permet de s’adapter aux différentes tailles de tête. La fermeture d’une casquette est généralement le meilleur indice de sa qualité. Dans le bas de gamme, on retrouve généralement une fermeture en velcro qui fait l’affaire, mais rien de plus. De l’autre côté du spectre, nous avons les boutons-pression de la snapback classique, ainsi que les boucles. Chacun d’entre eux présente un style différent et a ses avantages et ses inconvénients. Par exemple, chez Whelk, nous avons choisi une boucle en métal durable pour nos casquettes, mais nous avons opté pour une boucle en plastique léger pour notre casquette de sport PRFO.
Certifications
Face aux d’allégations trompeuses engendrées par l’écoblanchiment, le meilleur moyen d’identifier l’authenticité d’un produit est de s’appuyer sur les certifications d’une tierce partie. Bien qu’il existe une multitude de certifications, nous tenons à couvrir les principaux d’entre eux, selon trois catégories distinctes : sécurité des textiles, conditions de travail et responsabilité des entreprises.
Sécurité textile
OEKO-TEX standard 100
Il est de pratique courante que les fournisseurs traitent le tissu pour le rendre plus attrayant, qu’il s’agisse des traitements infroissables ou des assouplissants, dont certains disparaissent au bout de quelques lavages, pour ensuite contaminer les eaux usées. Cela ouvre la porte à une série de problèmes : certains couperont les coins ronds et utilisent des produits chimiques toxiques peu coûteux qui peuvent causer des problèmes de santé simplement en portant le vêtement, même après l’avoir lavé.
Pour résoudre ce problème, la norme OEKO-TEX standard 100 est devenue la référence en matière de sécurité textile en affirmant que le matériau étiqueté est sécuritaire pour les consommateurs et la planète après des tests approfondis en laboratoire. Chez Whelk, nos casquettes et nos tuques sont fabriqués avec des tissus certifiés OEKO-TEX standard 100.
Global Recycled Standard (GRS)
Le GRS définit la norme de ce qui peut être étiqueté comme recyclé dans l’industrie textile. En fait, ce standard exige qu’au moins 50 % du contenu soit recyclé pour être éligible à la certification. Elle permet également de tracer et de vérifier le contenu recyclé dans la chaîne d’approvisionnement, ce qui permet aux consommateurs de prendre des décisions éclairées. Le GRS est géré par le Textile Exchange, une organisation à but non lucratif qui s’engage à protéger l’environnement.
Global Organic Textile Standard (GOTS)
Conditions de travail
Fairtrade
Dans le domaine de la mode, la majorité des produits sont fabriqués dans les pays en développement, loin de la surveillance des normes de travail nord-américaines. Avec les nombreux scandales d’ateliers clandestins portés à l’attention du public ces dernières années, les certifications visant à prouver le bien-être de la main-d’œuvre d’un fournisseur gagnent en popularité. Fairtrade est une organisation à but non lucratif qui permet aux agriculteurs et aux travailleurs des pays en développement d’obtenir des salaires et des conditions de travail durables. Le commerce équitable est utilisé dans plusieurs secteurs tels que l’alimentation et le textile.
Worldwide Responsible Accredited Production (WRAP)
Le WRAP, bien que moins connu, est une autre certification dont l’objectif est de promouvoir une fabrication sûre et éthique, en particulier dans l’industrie de la mode, de la chaussure et des produits cousus. Ces types de certifications sont une bouffée d’air frais pour confirmer l’éthique de la chaîne d’approvisionnement d’une marque à l’étranger. Nous nous sommes également engagés en faveur d’une fabrication éthique en optant pour des fabricants certifiés WRAP pour nos casquettes Blutech.
Impact et gouvernance
Climate Neutral
Les certifications d’impact peuvent s’avérer délicates, car ces certifications permettent à n’importe quelle marque mal intentionnée de se montrer plus “verte”. En ce qui concerne la compensation carbone, il s’agit de sortir sa carte de crédit pour acheter les crédits nécessaires à la neutralisation de l’empreinte carbone de l’entreprise. Cela signifie qu’une entreprise peut être la plus polluante de la planète et, tant qu’elle a les poches pleines, elle peut poursuivre ses activités comme si de rien n’était, tout en prétendant être neutre en carbone.
Cela dit, il n’y a pas de mal à le faire, si c’est fait de la bonne manière, c’est-à-dire en évaluant son impact actuel, en cherchant à réduire son empreinte carbone à l’aide des meilleures pratiques, puis en compensant ce qu’il reste. C’est exactement ce que fait le projet Change Climate, l’OBNL qui offre sa certification de neutralité climatique nommé Climate Neutral, en accompagnant les entreprises sur la voie du zéro. En fin de compte, tout produit ou service produit inévitablement des déchets. La question est de savoir comment les minimiser et valoriser ce qui reste.
1% for the Planet
Une autre certification d’impact qui peut malheureusement être confondue avec l’écoblanchiment est celle des dons basés sur les revenus. La meilleure façon de le savoir est d’examiner la marque dans son ensemble : possède-t-elle d’autres certifications ? Ses produits sont-ils durables ? Si la réponse est oui, il est fort probable qu’elle fasse des dons avec de bonnes intentions. C’est exactement l’approche que nous avons adoptée avec notre adhésion à 1% for the Planet.
B Corp
On ne peut pas faire un tour complet des certifications sans mentionner le B Lab. Cette organisation à but non lucratif attribue la certification B Corp aux entreprises qui s’engagent à respecter des normes élevées sur 3 piliers : Social et environnemental, transparence publique et responsabilité légale. Cette certification est considérée comme la référence en raison de sa méthode d’évaluation rigoureuse et minutieuse.
Des casquettes écologiques pour se démarquer
Ainsi pour choisir un accessoire écologique, il faut examiner attentivement les matériaux, les solutions innovantes et les certifications dignes de confiance. En choisissant une casquette qui respecte à la fois l’environnement et les travailleurs qui le produisent, vous affirmez vos valeurs. La prochaine fois que vous serez à la recherche d’une nouvelle casquette, faites preuve de diligence. Chaque achat est l’occasion de soutenir des pratiques responsables et de faire une différence tangible dans l’industrie de la mode en joignant le geste à la parole.